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La fonction du mythe est de donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe, le monde se laisse saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible. Mircea Eliade retrace l'histoire des grands mythes des peuples primitifs jusqu'au monde moderne en passant par les grandes civilisations du passé (Inde, Grèce, etc.). Son livre constitue à la fois un exposé historique, rempli d'exemples, et une synthèse philosophique du problème examiné.

La Chine est ailleurs, est-elle «autre» ? Cet ailleurs de la Chine se constate dans la langue comme dans l'Histoire. Quant à l'altérité, elle est à construire patiemment en nouant le dialogue entre deux civilisations, la chinoise et l'européenne, qui se sont développées si longtemps sans contact entre elles. C'est à ce travail que se livre François Jullien, essai après essai, ou chemin faisant, sans postuler d'altérité ni d'identité de principe. À la fois pour fournir des concepts à la connaissance de la Chine et relancer la philosophie en l'interrogeant du dehors chinois. À l'occasion de cette Réplique, François Jullien récapitule le chemin parcouru, ou sa «méthode», et les résultats acquis. Il montre du même coup comment, à partir du dévisagement réciproque des cultures, ouvrir la voie d'un auto-réfléchissement de l'humain qui nous délivre de l'humanisme mou et de sa pensée faible.

Pourquoi, depuis l'aube des civilisations humaines, trouve-t-on des labyrinthes sur tous les continents ? De la Crète minoenne aux jardins de l'âge classique, des tombes celtes aux visions d'un Piranèse ou d'un M. C. Escher, le thème a fasciné architectes et philosophes, tandis que les spiritualités en font le symbole même de la démarche initiatique. Mais ce n'est pas par seul goût du passé que l'auteur du Premier Jour après moi nous entraîne ici dans un passionnant voyage au coeur du dédale. De la mondialisation économique et financière aux réseaux informatiques, des découvertes de la psychanalyse à celles de la génétique, les notions de choix binaire, de ramification et d'interaction sont au coeur de la modernité. Penser labyrinthe, se perdre pour se trouver : et si c'était là les clefs d'une sagesse pour le prochain siècle ? On a trop souvent cru voir en Jacques Attali un homme pressé. C'est en fait l'éternité qui le fascine. Ce qui l'intéresse vraiment, ce sont les moments où le temps se suspend, les égarements, les trous d'ombre, tout ce que l'efficacité habituellement refuse. Roger-Pol Droit, Le Monde. Intelligence déliée, style ciselé et clair, le dernier livre de Jacques Attali est d'un rare plaisir pour l'esprit. Claude Fanjas, Les Echos.

"Ecrit en 1961, cet ouvrage dresse une critique implacable des théories et des illusions de l'époque contemporaine : marxisme, démocratie bourgeoise, existentialisme, jazz et pop music, émancipation de la femme... En réaction, l'auteur trace la figure d'un type humain aristocratique capable de ""chevaucher le tigre"", ne comptant que sur lui-même et n'ayant qu'un but : donner un sens absolu à sa vie."

"«En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourrait paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit qu'à l'opposé du mal, la beauté se situe bien à l'autre bout d'une réalité à laquelle nous avons à faire face. Je suis persuadé que nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les extrémités de l'univers vivant: d'un côté, le mal

Peut-on atteindre l'éternité à travers les jeux de l'étreinte ? Peut-on connaître l'amour divin à travers l'amour humain ? Accéder au Sens au moyen des sens ? L'auteur pour prouver la véracité de toutes ces possibilités fait appel à Platon, aux cérémonies nuptiales sumériennes ou égyptiennes, au Cantique des cantiques, etc.

"Nous avons tant accordé à l'«Amour». Mais «je t'aime» réduit l'autre à un objet, fait de la passion un événement qui bientôt s'use et d'abord en appelle à la «déclaration» pour s'annoncer. C'est pourquoi François Jullien préfère être attentif au cheminement de l'intime - lui qui laisse tomber la frontière entre l'Autre et soi, fait basculer d'un dehors indifférent dans un dedans partagé et vit inépuisablement des «riens» du quotidien, y découvrant l'inouï de l'être auprès. Intimus dit le latin, ou «le plus intérieur». Mais on ne promeut de plus intérieur de soi qu'en s'ouvrant à l'extérieur de l'Autre, montre Augustin. Du Père de l'Église à Rousseau et Stendhal, l'auteur retrace comment cet intime en vient à se transporter de Dieu dans l'humain

Née de la diversité ethnique de plus en plus complexe de nos sociétés, la revendication d'un « droit à la différence » des cultures, se heurte à l'exigence éthique, juridique et politique du respect de l'universalité des droits de l'homme. Chercher à penser rationnellement ce conflit, au lieu de l'épouser passionnellement, telle est la finalité de cet ouvrage. Des anthropologues y remontent aux sources, y analysent les structures de la méconnaissance et même de la récusation des droits des femmes, ou de l'ambivalence des relations entre les cultures africaines et occidentales. Un juriste y soulève la délicate question de la conciliation entre l'universalité des droits (Je l'homme et la souveraineté particulière des États. Des philosophes y interrogent l'assise conceptuelle de ce prétendu « choc des cultures », le caractère problématique de la construction de l'altérité de « l'étranger », et la légitimité d'un fondement absolu de l'universalité des droits, conçu non comme le postulat métaphysique des Lumières, mais comme le ressort dynamique, l'exigence et l'horizon universalisants de l'idée d'humanité.

F. Jullien confronte la pensée occidentale et la pensée chinoise, ici sur le thème du temps : vivre, c'est inscrire une existence dans le temps. Or, en Occident, on a fait de la durée un être propre alors que la Chine a abstrait le temps.

"Constituée au XVIIIe siècle, devenue suspecte au XIXe, la question du fondement de la morale se trouve aujourd'hui noyée dans le flou de notre idéologie. Pour l'en dégager, François Jullien entreprend de la repenser en la réfléchissant dans une autre tradition culturelle (la Chine) - par confrontation avec l'un de ses principaux penseurs (Mencius). Le temps est en effet venu de sortir la philosophie de sa filiation occidentale

Confucianisme, taoïsme, bouddhisme, les Cent Écoles... La Chine a une pensée riche, originale et complexe, comme en atteste sa culture. Peut-être plus qu'ailleurs, en Chine ancienne comme dans la Chine contemporaine, l'histoire de la société et l'histoire des idées sont inséparables. Loin de notre philosophie occidentale et dépassant l'image traditionnelle qu'on en a, la pensée chinoise s'oriente surtout vers la résolution pratique des problèmes de la société, en partie parce que les grands lettrés ont joué un rôle fondamental-et politique dans la société et auprès des plus puissants. Émaillé de nombreuses citations des principaux auteurs, cet ouvrage complet dévoile la profondeur et la complexité d'une tradition souvent méconnue et encore victime de clichés : il donne des repères pour explorer cet univers autre et fournit des clés pour trouver un juste milieu entre une vision moderne, qui fausse parfois les perspectives, et une vision traditionnelle, qui néglige l'importance de cette philosophie pour le monde d'aujourd'hui. Car connaître la pensée chinoise ancienne, c'est aussi mieux comprendre la Chine du XXIe siècle.

La philosophe décrit les piliers du fonctionnement affectif de l'individu : le besoin d'être aimé, l'amour de l'autre, de soi et de la vie. Il s'agit donc de développer et d'équilibrer ces quatre pôles, afin d'atteindre un nouvel art d'aimer.

"· La Chine est une civilisation, non de la parole délivrant un Sens (la Bible)

"La conquête de l'objectivité est une avancée théorique - héroïque - de l'Occident, redonnant sens à cette appellation douteuse. C'est à penser sa possibilité que s'est attachée la philosophie

Le problème des rapports entre la conscience et la nature, tels que les concevait le philosophe français en 1942. Selon lui, la philosophie transcendantale devait être à nouveau définie pour y intégrer le phénomène du réel, et en particulier le comportement.

"Sous la notion de valeur allusive, j'ai cherché à rassembler divers traits fondamentaux qui ont organisé, en Chine, la pensée du texte (du wen), en les démarquant des ""théories"" européennes de la littérature. C'est-à-dire que je n'acceptais pas qu'une réflexion aussi variée et féconde, et développée durant deux millénaires, en Chine, à part de nos références, se voie aussitôt ranger dans des catégories générales d'une poétique prétendument mondialisée

Une réflexion philosophique sur la notion de conflit, si quotidienne, en apparence si évidente, faisant ressortir les différences fondamentales existant entre les perceptions chinoise et occidentale. En Occident, le conflit s'inscrit d'emblée dans la perspective du rapport raison-déraison. Pour les Chinois, le conflit est l'empêchement à la bonne circulation des souffles vitaux

Le corps n'est pas une machine, un bateau dont l'âme serait le pilote - même si la tradition philosophique l'a souvent pensé dans le cadre de ce dualisme. Et si l'âme - lieu des sensations, des affections, de l'affectivité, des passions et des pensées - n'était qu'un excès du corps ? Tout - et en particulier l'histoire philosophique du corps - serait alors à repenser autrement, c'est à dire à partir du corps, saisi cette fois «du dedans», dans cette intériorité qu'on lui dénie sans cesse, parce qu'elle «plonge sur l'abime».

Cette analyse -comparée avec le système occidental- de la presse, de l'information, de la littérature, de l'art et de la pensée en Chine, montre qu'un Chinois pense et s'exprime toujours en zigzag.

"Je crains qu'on ne se soit trompé de concepts. Car ne devrait-on pas penser le culturel en termes, non de valeurs (à soumettre à la tolérance), mais de ressources à prospecter

L'auteur examine dans ce volume la situation de l'homme dans un monde saturé de valeurs religieuses. Son livre est une introduction à l'histoire des religions, une mise au point de nos connaissances dans ce domaine.